RIVALITÉS, le collectif 2015

mains baladeuses
allongés sur nos matelas
à la belle étoile


métro – tu t’en vas
boulot, dodo – loin de moi
griffes sur le sofa


grêlons de printemps
sur ce sentier croustillant
un furet farouche

RIVALITÉS, la revue 2016-2018

HIVER 2016

camping sauvage
du fil de pêche
pour fil à linge

ÉTÉ 2017

premier
rendez-vous
sans nos parents
nous embrasserons-nous
enfin ?


t-shirt
enfilé à l’envers
une punaise
en talons

PRINTEMPS 2018

terrasse Dufferin
les mains sur le garde-corps
les yeux sur la lune

PRINTEMPS 2017

sel sur la table
celle sous la table –
goût du risque


soir de gala –
le fond de ma gorge
pour seul trophée


miroir miroir
moi de la main droite
lui de la main gauche

HIVER 2018

aisselles poilues
le regard médusé
du jeune puceau


3 janvier
ma nouvelle chemise
trop serrée déjà

ÉTÉ 2018

Téo Taxi
en rentrant chez moi
un cours de créole


festival de jazz
je préfère flirter
sur la Main

Mention d’honneur

19e Concours du MAINICHI (Japon, 2015)

dixième printemps
« À quel âge devient-on
une grande personne ? »

ATELIERS ET INÉDITS

dimanche de pluie
Julie Nathalie Simone
laquelle appeler ?


trois kilomètres
pour faire taire les enfants
ballade au bois


l’odeur du pin
de mes nouveaux meubles
cégep jour 1


sur mes joues
nos disputes laissent
des marques


mâle alpha
d’un simple regard
sa culotte

hôtel de passe
je demande une carte
de fidélité


premier jour d’avril —
M. Pascal se balade
avec un poisson


banquette arrière —
elle attache ses cheveux
avec son string


le merle s’ébroue
sans se soucier du chat —
journal personnel


nuit de la Saint-Jean —
seul sous le ventilateur
comptant les moutons

sous la Voie Lactée
embrassant
leur avenir


la prof épuisée
enseigne en souriant —
veille de tempête


un égoportrait
en costume de lutin —
ma prof de français


projet littéraire —
le parfum des fleurs invite
à procrastiner


dans le métro
le ballotement de ses seins
juste pour moi

Collectif sur le thème de la césité (2018)

jour d’anniversaire –
faire danser la pinata
de sa canne blanche


jeune aveugle
« Elle est grande comment
la Tour Eiffel ? »


mon livre d’histoire
au moins dix fois plus épais
ha! la cécité

HAIKU UNIVERSITY VOL. 2 (Japon)

dernier jour du mois –
elle a gardé des sous pour mon gâteau


le facteur apporte un faire-part –
l’hiver est là


novembre approche –
les nuages de plus en plus gris


récolte au verger –
j’ai bu mon dernier cuba libre


je n’entends plus les cardiaux –
l’écureuil refait son nid


longue marche jusqu’à l’école –
une feuille rouge nous suit

je m’habitue lentement à ton absence –
éclipse de lune


début de l’automne –
l’eau de la piscine verdit


pluie à l’horizontale –
je cours quand-même


des fleurs de pommes plein le balcon –
où est le vent ?


pas de vent –
ce cerf-volant inutile